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On a construit un impluvium! Merci!

Dernière mise à jour : 15 avr. 2021

Suite à un appel lancé sur facebook deux à trois jours plus tôt, une bande de volontaires est venue s'assembler là pour que nous construisions l'infrastructure en bois du premier des trois impluvia (ou impluviums) du site.


Ils ont été adorables, ces charpentiers spécialistes en bois vrillé et madriers tordus, ces bâtisseurs gallo -romains de l'équerre métallique et de la visseuse électrique.

Sans confort, au mépris des règles essentielles de la normalisation, et avec un enthousiasme contagieux, ils et elles sont venus mettre la main à la pâte sans se poser un instant la question de ce qu'ils auraient à y gagner, sinon des échanges humains et le plaisir de cette expérience.

Ils m'ont ému, et ils m'ont rempli.

Mais qu'est-ce que c'est, un impluvium, me demanderez-vous? Grosso-modo, il s'agit d'un dispositif de récupération des eaux de pluie. Cela existe depuis l'antiquité et les formes en varient selon les cas de figure, les cultures, la nature des besoins. Les plus connus sont ceux associés à un compluvium, c'est à dire ceux qui sont bordés de pentes de toit convergentes vers eux, comme dans le cas de nombreux atriums romains.

Ici, l'option choisie consiste -notamment pour limiter toute construction qui priverait le sol alentour de la pluie- en une couverture très classique pour garder au frais l'eau au sein d'une fosse creusée dans l'excellente argile du terrain (vous verrez, on en fait même nos murs).

Un palier de puisage permet d'en faire remonter l'eau au seau ou, si l'avenir le permet, à l'aide d'une pompe.


Bien qu'ayant fait un plan de la construction, la réalité des faits nous a contraints à nous adapter un peu mieux. Un filon de bois déclassé (pour divers défauts tels une forte torsion parfois, ou un mauvais dégauchissage des planches) s'est invité dans le projet en coûtant deux fois moins cher que du bois "normal", dès lors, j'ai révisé quelques cotes pour n'avoir recours qu'à lui.


Une chaine est suspendue dans la cavité afin de permettre à quiconque y tomberait d'en sortir.



Ces deux jours de chantier (la construction n'est pas tout à fait achevée, parce que nous avons manqué de matériaux sur la dernière ligne droite) ont été marqués par une incroyable bonne humeur, un besoin visible de se rencontrer les uns-les autres, d'apprendre et de partager un projet commun.

C'était beau, chaleureux, drôle...et en plus efficace!

Bravo à tous, quoi que vous ayez fait sur place, et merci de n'être ni tombés dans le trou, ni vous être amputés d'un membre ou d'un organe en coupant les planches!

Merci, merci, merci!

Vous m'avez baigné de bonnes ondes, et montré que le monde d'après peut, quand on le souhaite vraiment, être quelque chose d'humainement formidable, bienveillant, heureux!



Une cloison en torchis (mélange de paille locale et de la terre excavée pour l'impluvium) a été réalisée selon les enseignements de Frédérique Givaudan, spécialiste en la matière. Les compétences qui ont pu être incrémentées ou partagées durant ce chantier sont les suivantes:

-Découverte de ce qu'est un impluvium -Construction légère en bois en terrain hydromorphe (et donc sur pilotis) -Notions rudimentaires de charpente et de transferts de force -Mise en place d'un chantier (piquetage, traçage d'angles droits, contrôle des niveaux...) -Utilisation d'outils divers, allant du louchet à la visseuse électrique en passant par la masse, la tarière à moteur ou la chignole manuelle -Coopération -Assemblage de bois par platines métalliques -Notions d'autoconstruction pour de l'habitat léger -Initiation au torchis -explication du design agro-écologique choisi sur le site -notions concernant les flux hydrologiques -ouverture d'une bouteille de bière sans décapsuleur -plantation d'un jeune arbre -découverte du Cormier domestique et de ses fruits -démonstration de la facilité du partage et de la collaboration -identifier les problématiques d'un chantier en temps réel -Identification des risques -découverte de l'état d'un terrain argileux après plusieurs mois de sécheresse



Crédits photos: O. Fillion, A. Bonnet, E. Lenoir Vidéo: O. Fillon



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