F.A.Q.

Pourquoi une  grève de la faim ?

Parce qu’il faut un engagement symbolique fort à la hauteur des bouleversements écologiques qui vont mettre nos vies en jeu. Ils sont déjà là, autour de nous, sous forme de pandémie ou de réchauffement climatique. Pour nous adapter aux crises qui viennent, nous avons besoin d’argent : commençons par taxer la spéculation financière, inutile et malsaine qui parasite l’économie.

​

​

Quelles sont les revendications ?

Si nous devions n'en avoir qu'une seule, elle serait celle-ci: que les gouvernements financent immédiatement la transition climatique à la hauteur des besoins et des enjeux, dans le respect des préconisations des scientifiques et en allant chercher l'argent là où il se trouve en quantités astronomiques. 

Nous nous mobilisons notamment pour que la taxe sur les transactions financières (la TTF) soit appliquée à l’ensemble de la spéculation. Son périmètre actuel est trop restreint. La TTF telle qu’elle est imaginée à Bruxelles prévoit la taxation à 0,1% des achats d'actions qui rapporterait 6 milliards d'euros mais les actions ne représentent qu'une toute petite partie de la spéculation. Nous nous battons pour que cette taxe soit également affectée au trading à haute fréquence, aux produits dérivés et à tous les autres objets spéculatifs. Cela devrait rapporter 57 milliards d'euros sans aucun coût pour le contribuable. C’est un début: il faudrait au moins dix fois plus d’argent selon les groupes de travail de la Commission européenne.

 

Pourquoi maintenant ?

Parce que le nouveau cadre financier pluriannuel (CFP) qui va s'étaler sur la période 2021-2027 va être discuté et voté dans les jours qui viennent. C’est donc en ce moment qu’il faut se mobiliser pour dire à nos dirigeants que nous les regardons. Au-delà de cette date, en dehors d'une prise en compte de ce qui motive notre action, la pression sera maintenue tant que les gouvernements n'auront pas mis tous les moyens possibles en œuvre pour endiguer la crise climatique et adapter la Société.  

​

Une grève de quelle durée ?

Le plus longtemps possible dans la limite de nos forces et sans prendre de risque pour la santé des grévistes. Il n'est pas question d'encombrer les services des urgences à l'heure où les hôpitaux restent sous tension. Plus la grève pratiquée par chacun est longue, plus l'action est spectaculaire et susceptible d'attirer le regard des médias, des politiques, des autres citoyens. Mais le cumul des grèves perlées permet d'avoir en permanence des grévistes de la faim dans nos rangs, ce qui est aussi une force considérable.  
 

Qu'est-ce qu'une grève perlée ?

Une grève de quelques jours seulement qui permet de s’engager et de soutenir ceux qui font une grève à durée illimitée. Elle peut avoir n’importe quelle durée, récurrence, à partir d’un seul jour.

 

Qui peut se joindre ?

Tou.te.s les citoyen.nes de bonne volonté qui estiment qu’il faut agir maintenant. Militant.e.s ou non, parents, grand-parents, employé.e.s, chômeur.se.s, pépiniéristes, élu.e.s municipales, profs, journalistes, médecins, nos parcours sont divers. Notre ras-le-bol est commun. Peut-être vous!

Le seul prérequis est une santé suffisamment bonne pour que cette grève ne mette aucun participant en danger. En cas de doute, consulter son médecin avant de se lancer dans ce mode de protestation.

 

Quelques chiffres

En janvier 2020, la Commission Européenne a calculé qu’il faudra 662 milliards d'euros par an pour atteindre les objectifs climatiques fixés pour 2030. Pour les trouver, l'Europe doit utiliser de nouvelles ressources. Plusieurs pistes sont à l'étude. Dont :

1/ des recettes des enchères du Système d'échange de quotas d'émission, qui pourrait lever entre 3 et 10 milliards d'euros / an,

2/ une contribution sur les déchets d'emballages plastiques non recyclés, qui pourrait rapporter entre 3 et 10 milliards d'euros / an,

3/ le futur mécanisme carbone d'ajustement aux frontières, qui pourrait lever entre 5 et 14 milliards d'euros / an,

4/ une assiette commune consolidée pour l'impôt sur les sociétés, qui pourrait lever plus de 12 milliards d'euros / an,

5/ une taxe sur les grandes entreprises numériques, qui pourrait lever entre 750 millions d'euros et 1,3 milliard EUR / an,

6/ une taxe sur les transactions financières (TTF), qui, sur la base de la proposition initiale de la Commission de 2012 et en tenant compte du Brexit et de la croissance économique, pourrait lever jusqu'à 57 milliards EUR / an, selon son champ d'application.

Quelles sont les instances de décision?

Plus des deux-tiers des députés européens ainsi que la Commission européenne sont favorables à la TTF. Seulement, ses modalités ne sont pas encore fixées. Elles seront discutées lors des Conseils des ministres des finances. Le prochain se tient à Bruxelles le 1er décembre. La TTF doit être sur la table.

 

Et pour tout connaître des prises de décision dans les instances européennes... https://www.touteleurope.eu/actualite/unanimite-majorite-qualifiee-minorite-de-blocage-comment-les-decisions-sont-elles-prises-en-europ.html